Le Grand Journal

Publié le par Spooky



Le Grand Journal

Je regarde très peu la télévision ces dernières années. Je n’achète même plus le programme. En gros le petit écran est allumé entre 19h45 et 20h50. Mon programme ? Le Zapping, les 6 minutes sur M6, Les Guignols de l’Info, et si le journal de 20h me gonfle, le Grand Journal sur Canal +. C’est de cette émission que je vais vous parler aujourd’hui. Pour moi c’est l’une des rares émissions un peu intéressantes aujourd’hui, dans la catégorie talk-show. Le show est mené par Michel Denisot, vétéran de la télévision française. Né en 1945, journaliste à l’ORTF, spécialiste du football sur TF1 puis Canal+, chaîne cryptée dont il contribue à forger l’image. Passionné de cinéma, il produit la Cérémonie des César©.


Le Grand Journal est un show quotidien de 19h15 à 20h50, doté de 40 millions d’euros de budget. L’émission est en gros découpée en deux parties. Une première plus axée sur l’actualité, la politique, une seconde plus sur le divertissement. Les invités, de 3 à une douzaine au total, se bousculent donc à un rythme effréné. D’autant plus qu’il y a plusieurs « coupures pub », mais aussi des rubriques particulières : la météo par Louise Bourgoin, le Top 5 de Thomas N’Gijol, le SAV des émissions, le Petit Journal People… En plus de ces rubriques, Denisot est accompagné de co-présentateurs/plantes vertes : Laurent Weil, Ali Baddou, Tania Bruna-Larusso, Ariane Massenet et Jean-Michel Apathie. Chacun de ces co-présentateurs a une spécialité. Weil est un spécialiste du cinéma (il a lancé Ciné 6 sur M6 et le magazine Ciné Live il y a plus de 10 ans) ; Baddou, transfuge de France Culture, est souvent là pour parler littérature ; Tania est une spécialiste de la musique, Apathie est un analyste politique et Ariane Massenet sert juste à poser les questions candides. Des questions parmi lesquelles « savez-vous parler français ? » lorsque l’invité(e) est étranger(e), ou alors j’ai appris que vous arriviez à enflammer vos pantalons avec vos pets. La plupart du temps ces rubricards ne servent qu’à poser une ou deux questions. Ceux qui s’en sortent le mieux sont Jean-Michel Apathie, qui arrive à développer une analyse parfois intéressante, pas forcément en face d’un invité compétent pour lui répondre ; mais aussi Ali Baddou, qui réussit à nous intéresser au bouquin dont il parle, et dans une moindre mesure Tania Bruna-Larusso, qui arrive à placer deux ou trois phrases pour parler du dernier album qu’elle a écouté. Des rubricards à peine moins bien lotis que les invités. En général on leur pose trois questions, et on passe aux invités suivants. Il n’est ainsi pas rare de voir 5, 6, voire 10 personnes assises simultanément à la gauche de Denisot. Un Denisot qui ne desserre pas beaucoup les dents pendant son émission… C’est bien simple, on a l’impression qu’il se fait ch…, souriant à l’occasion aux blagues potaches de ses plus jeunes rubricards…

Parlons un peu des rubriques à part. j’aime bien la météo de Louise Bourgoin ; en plus d’être très jolie, elle nous sert parfois des sketches jubilatoires (je dis bien parfois). Le Top 5 de Thomas N’Gijol est quant à lui, d’une qualité très inégale… Très inspiré quand il vanne le PSG (en même temps il y a de quoi faire), il n’est pas très crédible quand il écorche le nom des invités (ce qui arrive une fois sur trois). La partie où je m’amuse le plus intervient après 20h30 (en général) ; s’enchaînent alors le petit journal people, le SAV des émissions, ainsi que la boîte à questions. Je ne suis pas très friand des ragots people, mais tout le mérite de Yann Barthès et de son équipe est là : brocarder les vedettes, mais sans jouer sur les ragots. Ça me fait très souvent rire. Le service après-vente des émissions, assuré par le duo comique Omar et Fred, est parfois extrêmement drôle. Ces deux iconoclastes ont réussi à créer une galerie de personnages très croustillants : Tata Suzanne, Mamadou le chanteur, les invitations gays… L’émission se conclue sur la boîte à questions : les invités de la veille répondent à des questions parfois étranges des téléspectateurs dans un tout petit studio ; on a parfois droit à des réponses… étranges elles aussi. Mais tout ça ne sont peut-être que des impressions, qu’en est-il de l’intérieur ?



Eh oui, c’est moi en rouge derrière Nathalie Baye. Lundi 14 avril, j’ai pu assister à l’émission Le Grand Journal, où elle était invitée en compagnie d’Edouard Baer pour la sortie du film Passe-Passe. Alors comment ça se passe ? Eh bien c’est aussi réglé et strict que ç’en a l’air à la télé. On vous donne rendez-vous à 18 heures devant le studio de Canal +. On vous fait rentrer, vous fait signer une décharge, et ensuite vous serpentez dans des couloirs, un peu comme à Euro Disney ;)
Ensuite, après un quart d’heure d’attente on vous fait pénétrer dans le saint des saints, le studio du grand Journal. Eh bien ce n’est pas si impressionnant. Mis à part la routine qui se déroule autour de vous. Dès votre arrivée sur le plateau, un chauffeur de salle vous place, en général suivant la façon dont vous êtes habillés. Le même chauffeur vous fait un rapide briefing sur le déroulement de l’émission. Il vous apprend à rire, à applaudir, et surtout à réagir à ses gestes. Car il passera l’intégralité de l’émission au milieu de vous. Certes, cela n’est pas spontané, mais permet d’éviter un maximum de débordements. Ceux qui ont regardé l’émission du 14 avril auront sans doute relevé la remarque d’Edouard Baer au sujet du monsieur à lunettes qui semble payé pour diriger les applaudissements… Comme je l’ai dit, sur le plateau la routine règne. Les caméras se baladent dans tous les sens, et on les oublie très vite, parce que l’émission est tout de même intéressante, et qu’il faut aussi zieuter le chauffeur de salle. Pendant les coupures pub les maquilleurs reviennent pomponner les présentateurs, Denisot se fait rectifier la moumoute à coups de laque Elnett©. Ceci dit l’ambiance entre les présentateurs est glaciale. Denisot et Weil ou Apathie ne se disent presque pas un mot entre les directs, et s’adressent à peine un regard. Le présentateur-producteur vedette semble concentré sur ses notes, mais des fois on se demande sur quoi il se concentre, vue la qualité relative de ses questions. Il paraît que c’est un grand blagueur, mais dans le cadre du boulot il est inflexible… Cette visite de l’intérieur permet d’en découvrir un peu plus sur les présentateurs télé. Laurent Weil, que j’admirais pour son action dans le cinéma et les media, ne pose aucune question ou presque aux invités, et rit de façon un peu surjouée à leurs vannes. Ariane Massenet est aussi invisible qu’elle est inintéressante à l’antenne. C’est bien simple par moments j’oubliais qu’elle était là, alors que j’étais juste en face d’elle. Apathie n’a pas l’air très sympathique, alors que je l’appréciais pas mal jusque-là… Seul Yann Barthès a l’air conforme à l’image qu’il donne. Mais par contre il est tout petit ! Un grand moment de démythification ce Grand Journal. Ah tiens, je signale que l’émission prenait place dans une semaine « spécial coulisses » sur Canal +, et qu’il y avait donc un caméraman supplémentaire qui faisait des prises de vues juste derrière nous, parfois à côté…



Bref, ce fut tout de même intéressant, et on n’a pas du tout vu passer les presque trois heures passées sur place.

Un grand merci à S. pour m’avoir permis d’assister à cette émission !

Spooky.

Publié dans Medias

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S
Baldgibb > Non ! Il faut dire que j'étais accompagné de ma douce et tendre, et que si j'avais enté le moindre geste vers le miss Météo, je me retrouvais probablement émasculé...
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B
As tu demander à Louise de rejoindre la confrérie?
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P
c'est toujours amusant d'avoir un regard sur le côté "coulisse" d'une telle émission. Dommage que je n'ai pas Canal+ :o(
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