Démons et merveilles

Publié le par Spooky

Pour ceux qui ne connaissent pas Lovecraft, un bref rappel. Howard Phillips Lovecraft est un écrivain américain qui a marqué l’histoire de la littérature de fiction, posant les bases du récit d’épouvante moderne mais n’ayant pas connu cette gloire de son vivant, puisqu’il est mort dans un dénuement complet en  1937. L’univers créé par Lovecraft est très particulier, contant des rencontres d’êtres humains à la fois soufreteux et intrépides avec des créatures « innommables et répugnantes », souvent d’anciens dieux oubliés qui attendent patiemment le moment où ils reviendraient dans la lumière. Ses récits sont émaillés de noms tels que Nyarlathotep (voir tout en bas de cette note), Kadath, l’université de Miskatonic ou encore le Nécronomicon, ouvrage maudit écrit par l’Arabe fou Abdul Al-Hazred. Des noms que beaucoup d’auteurs et réalisateurs ont adoptés ou repris à leur compte.

 

 

 



Démons et merveilles conte les aventures de Randolph Carter, alter ego du reclus de Providence (sobriquet donné à Lovecraft à cause de sa misanthropie légendaire). Carter qui rêve régulièrement de la cité de Kadath, légendaire cité d’onyx réputée inaccessible. La plus grosse nouvelle (de la taille d’un roman, puisqu’elle fait plus de 180 pages) du recueil nous emmène donc dans le monde des rêves de Carter, en quête de cette ville inconnue. Sur Terre, dans les cieux (et même l’espace) et aussi sur l’eau, c’est un formidable récit de voyage, émaillé de rencontres étranges. Un voyage dans l’imaginaire de l’auteur, puisque ce récit contient la plupart des éléments constitutifs de son œuvre : créatures visqueuses,j écrits énigmatiques, cités cyclopéennes et entités innommables mais décrites avec soin (remarquez cette contradiction typique).

 

Formidable récit d’aventure mais aussi psychanalyse. Lovecraft était le névrosé ultime, totalement inadapté à la vie urbaine, complètement absorbé par son imaginaire, mélangeant réalité et fiction, passé, présent et avenir.

 

Les compilateurs ont choisi un drôle de parti-pris en composant ce recueil, puisqu’il débute par le récit – terrible, terrifiant- de la disparition d’un ami de Carter par la faute de ce dernier, puis se poursuit par plusieurs nouvelles à la limite du lisible, racontant les délires de l’auteur dans le même univers.

 

Le morceau de choix du recueil est donc « a la recherche de Kadath », dont des passages possèdent, malgré un caractère assez répétitif (obsessionnel ?), un rythme obsédant, parfois hypnotique, grâce à un vocabulaire et une qualité d’écriture que louent bon nombre de commentateurs et de critiques.

 

Une pièce importante dans l’œuvre du maître, mais qui ne possède pas, à mon avis, la maturité de récits tels que Les Rats dans les murs ou encore ceux appartenant au cycle de Cthulhu.


sexy, Nyarlathotep, hein ?

Pour les amateurs, je vous recommande ce site, qui bien qu'un peu austère, recèle quelques informations intéressantes...

Publié dans Livres

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W
Ca a l'air pas mal. Je vais peut-être y jeter un oeil.
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S
J'ai un peu honte mais... je n'ai jamais lu un seul Lovecraft !!
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